La fête de mariage

Ermolai acquiesca et sourit à Vlad du même sourire désabusé:

-Oui, on s'emmerde. Mais la fête a besoin de nous, je ne me sentirai complètement rassuré qu'une fois la cérémonie passée...

Félicitations de rigueur? Mariage comme pur enjeu politique??? Tout cela était vrai,mais dire cela de vive voix... L'entendre n'était pas agréable. Lorelei comprit à cet instant qu'elle allait devoir s'imposer. Elle répondit donc simplement, sans gentillesse excessive, juste professionnelle:

-L'anniversaire du Tsar a lieu dans deux mois, j'aimerais lui faire une surprise. S'il vous était possible de monter une pièce dans ce labs de temps, vous feriez partie de cette surprise. Une comédie, bien entendu.

Elle le fixit, attendant sa réponse.

*Nikolaï s'approcha de sa femme et la prit gentiement par le bras. Il éprouvait une tendresse particulière pour cette femme de caractère. Il sentait qu'ils deviendraient bons amis.*

- Voulez-vous danser?

*Il voulait à tout prix qu'elle se sente chez elle ici car lui-même la considérait déjà comme faisant partie de cette Cour qui allait renaitre grâce à elle. Il lui tardait qu'elle rencontre Artur.*

hj: accepte, on pourra discuter pendant la danse, il faut qu'il parle d'Artur à Lorelei

Lorelei se tourna vers le Tsar et sourit: elle le respectait infiniment. Elle accepta immédiatement sa proposition:

-Bien entendu!

Elle lui tendit la main et se laissa guider sur la piste de danse.

La jeune Tsarin avait tiqué en entendant ses paroles un peu trop franches, mais Evgeny n'allait pas s'embarrasser de ronds de jambes maintenant. Quand elle lui expliqua son projet, le dramaturge sourit sincèrement et déclara :

- Vous pouvez compter sur cette comédie. Elle sera faite dans les temps. Je comprends que la gaité doive revenir à la cour, et à vrai dire les tragédie commençaient à me peser. La commande est donc passée et sera faite en temps et en heures.

Il avait décidé d'être franc avec elle, car être une nouvelle Tsarin auprès d'un mari hanté par le souvenir de feu son épouse et d'une cour à la fois chageante et mystérieuse devait être difficile.

Le Tsar proposa une danse à son nouvelle épouse qu'elle ne put refuser. Evgeny s'inclina et se dirigea vers l'un des serviteurs portant un plateau remplit de verres. Il posa le sien et contempla le couple dansant.

Irina s'était arrangée pour échapper à la cérémonie religieuse. Ce genre de chose avait toujours le don de la faire pleurer, et c'était mauvais pour sa réputation. Elle n'apréciait pas vraiment d'avoir dû porter une robe, mais il fallait bien se conformer à l'occasion. C'était atrocement incomfortable, et elle se jura que ce serait la dernière fois qu'elle porterait une robe!

Le Tsar était en pleine danse avec son épouse, Irina décida donc d'attendre avant de lui présenter ses respects. En attendant, elle trouva un verre de vin et y porta les lèvres tout en observant la vaste salle.

Akilina leva les yeux de son dessin. Une femme se tenait debout devant elle,le dos tourné, lui cachant la vue du couple dansant. Elle se leva, et trés calme, ajouta:

- Escusez moi, pouvez vous vous décaler, je ne vois plus le Tsar danser et je n'ai pas terminer mon croquis ?

Elle sourit. Elle n'avait jamais vu cette femme. Elle était aussi rousse que Lina était blonde.

Irina se retourna brusquement, ses yeux lançant des éclair. Elle ne devait pas provoquer d'esclandre aujourd'hui. Pour cela elle attendrait demain. Ses lèvres étaient une ligne horizontale, mais une tornade se déchainait en elle.

- Il ne vous est pas interdit de vous déplacer, répliqua-t-elle cinglante avant de prendre congé. Sur ce, Mademoiselle, veuillez m'excuser. sa voix montrait qu'elle n'en pensait pas un mot.

Elle s'éloigna de la petite blonde. Il lui fallait mettre de l'écart entre elle et les problèmes. Son frère avait parié qu'elle ne serait pas capable de passer une journée à la cour sans se fâcher avec quiconque, et elle se devait de lui prouver qu'il se trompait.

De là où il était, Evgeny avait vu la jeune femme rousse entrer, se trouver une place de fortune et il avait également remarquer que la jolie blonde qui croquait le couple lui avait adressé quelques mots. La rousse volcanique s'était alors retournée, apparemment vexée pour s'en aller et venir se placer non loin de lui avec un soupir de frustration. Il ne put s'empêcher de sourire mais ne laissa rien paraître.

Cela n'en finirait-il donc jamais? Elle n'aimait pas les marriages... autant de façons que le monde avait trouvé pour lui mettre sous le nez ce qu'elle n'aurait jamais.
Le couple formé par le Tsar et sa nouvelle épouse était très étrange. Après tout, si elle pouvait échapper à cela, ce n'était pas plus mal. Peut-être que la Tsarin était heureuse après tout, mais elle ne supporterait pas de devoir subir la volonté de parents motivés par l'appat du gain ou de titres... Un sourire amer étira ses lèvres. Son sort n'était pas si mal...

Akilina haussa les épaules et retourna s'assoeir. Elle ne s'énervait jamais. Elle avait appris à rester calme. Elle continua son dessin, en essayant de ne plus penser à la jeune femme rousse.

Daniil avait surpris l'étrange manège de la belle rousse. Il savait reconnaître une buisson d'épine quand il en croisait un, et il avait rarement trouvé aussi épineux qu'elle. Il se dit qu'il était plus sage de la surveiller tout en l'évitant.

La jeune femme blonde à qui elle s'est frottée vient de se rasseoir. Il s'approcha d'elle.

- Quel mauvais carractère tout de même, fit-il de sa voix suave. J'espère qu'elle ne vous a pas fait rater votre dessin...

Akilina releva la tete de son dessin une nouvelle fois. Un homme se tenait à côté d'elle. Elle lui répondit:

- Je n'ai pas du l'aborder de la bonne façon.

Akilina sourit et poursuivit.

- Non, il faut juste que je garde le meme point de vue. Tout sera faussé sinon.

- Mais pourtant ils bougent! Comment faites-vous donc pour croquer leur danse dans ce mouvement perpétuel? demanda-t-il, sans avoir trop de mal à jouer les interressés.

La jeune femme,elle, était à croquer! Un tout petit bout de blonde. Quel bonheur que sa femme se soit retirée après la cérémonie!

- Mais j'y pense, je ne crois pas connaitre votre nom... Je suis le Duc Daniil Korolenko. Ravi de faire la connaissance d'une si charmante personne.

Il voyait au loin Anna, sa petite souris, qui servait du vin à... Valavski et l'homme du salon. Bah, on lui avait dit de ne rien faire, il ne ferait rien. Ceci dit, il ne lui était pas impossible de jouer les dons juans auprès de la dessinatrice et de garder un oeil sur les autres.

Akilina sourit, et essaya d'expliquer une chose trés complexe, en quelque chose de simple:

- C'est une technique difficile à travailler. Il faut une bonne mémoire et ne pas se tromper. Voyez, les pas sont réguliers, quand le couple revient au meme endroit, je continue de dessiner.

Elle sourit à nouveau et poursuivit:

- Enchantée. Je m'appelle Akilina Petrushkia. Vous habitez au palais ?

- Temporairement. Je suis venu ici pour... payer mes respect à l'heureux couple. C'est le genre de formalité qui me fait parcourir le pays. Et puis, je serais un bien mauvais Duc si je n'étais pas présent au remarriage de mon Tsar... Mais parlez-moi plutôt de vous... Etes-vous venue ici seulement pour la fête ou cherchez-vous une position un peu plus définitive? Etes-vous seule? ou accompagnée peut-être et votre fiancé vous aurait abandonné?

Il s'assit à côté de la jeune femme, obligeant un autre jeune homme à se lever.

Akilina sourit.

- Non, j'espère pouvoir rester, je passerai bientôt un entretien avec la Tsarin pour devenir le peintre officielle de la cour. C'est bien joli tout sa, mais je suis effectivement seule. Mais sa ne me dérange pas. Je suis une solitaire.

Ce qui était vrai. Akilina n'avait presque jamais d'aventures. Elle préférait etre seule que mal accompagné.

- Vous êtes venu avec votre femme ?

- Evidemment, ma femme n'aurait pas supporté d'être tenue à l'écart d'un événement aussi important. Nous avons laissé les enfants au château, ils sont trop petits pour un si long voyage. Cependant, ma femme s'est retirée. La cérémonie religieuse l'a fortement émue.

Il jeta un dernier regard à l'esquisse du couple royal dansant.

- En tout cas, vous avez tous les atouts pour devenir peintre officielle. Qui plus est, le nouveau couple aura certainement de nouveaux portraits de famille à présent que le Tsar a une nouvelle épouse. Je me régouit d'avance de vous voir vous établir ici...

Il garda ses sous-entendus pour lui. Et reporta brièvement ses yeux sur Valavski.

Ermolai avait vu le regard de Daniil et il le fixa, pour lui faire comprendre qu'il ne le laisserait pas en paix, jamais. Il s'approcha de lui et lui dit, froid comme la glace et raide comme un bout de bois:

-Bonjour, Monsieur Korolenko. Belle fête, n'est-ce pas?

Ces quelques mots bien entendu ne voulaient pas dire ce qu'ils paraissaient et Daniil ne pouvait s'y tromper. Il fallait traduire: je t'ai à l'oeil et aucun de tes pas putrides ne m'échappera. Quelque chose dans ce goût là.

Akilina sourit.

- Merci , dit-elle simplement.

Elle vit alors Ermolai arriver, et saluer d'un air glacial Daniil. Ce n'était pas l'amour fou entre les 2 hommes.

*Nikolai dansait agréablement avec Lorelei qui se défendait superbement en tant que danseuse.*

- Il me tarde de vous présenter mon fils cadet, Artur. Vous connaissez déjà Grigoriy, il me semble? Artur, en plus de se révéler d'agréable compagnie, vous aidera à vous sentir chez vous ici. Il reviendra probablement du Kasakhstan dans quelques jours ou semaines...

Lorelei sourit au Tsar, auquel elle commençait à trouver un charme certain, dans la voix, dans les yeux, jusque dans les rides qu'il avait au coin des yeux.

-J'en serais enchantée.

Il dansait magnifiquement bien et elle voyait à présent qu'il était ce qu'il paraissait: un homme doux et sincère, entier.

-Et vous savez, je me sens déjà chez moi... Et vous y êtes pour beaucoup.