Une affaire délicate (pv: Artur, Ryan, Gabriele)

*Artur précéda ses deux invités dans sa salle de travail. Ils avaient quelque chose à demander au Tsar qu'il était et il lui semblait bien deviner quoi, Ryan n'ayant pas l'air noble à proprement parlé...*

Gabriele ne voulait pas importuner Artur et elle savait bien que ce n'était pas le moment de demander une faveur: le royaume venait de subir de terribles pertes, l'ancien tsar était tombé au combat et la cour venait juste de revenir. Mais elle n'avait pas le choix malheureusement. Elle se lança donc, sans tergiverser pour ne pas faire perdre à Artur un temps extrêmement précieux:

-Voilà Artur, tu t'en doutes, mais nous avons besoin de ton aide. Nous avons quitté l'Angleterre Ryan et moi parce que Ryan n'est pas noble et que mes parents voient notre amour d'un très mauvais oeil, et c'est peu dire. J'ai pensé que nous serions bien, ici, à la Cour de Russie... Si tu nous acceptes, bien entendu. Tu sais que mes parents ne pourront rien faire si tu nous donnes asile...

*Artur sembla perplexe un moment mais en fait il pensait plutôt avec effarement au fait que Gabriele avait une chance inouie que personne ne se soit manifesté d'Angleterre, sans quoi, pour éviter une guerre il aurait fallu la renvoyer! Les parents de la jeune fille étaient très liés avec Anne d'Angleterre et il aurait fallu la renvoyer, à son coeur défendant. Ses traits se détendirent.*

- Est-ce que tu es sure que c'est ce que tu désires? Il te faudra rester ici, à la Cour, si j'accepte, tu le sais n'est-ce pas?

*Voyant l'air déterminé de la jeune fille il dit alors*

- Eh bien, c'est d'accord. Il me faut envoyer une lettre à Anne d'Angleterre au plus vite sans quoi les choses risquent de devenir très compliquées... Jusqu'à ce que je te dise qu'elle l'a reçue, il faudra te montrer très prudente, tu en as conscience? Ryan, approchez! Que comptez-vous faire ici? Je veux dire, quel métier faisiez vous en Angleterre? Parce qu'il va falloir vous trouver une place respectable! Bien sur la Cour vous est grande ouverte, mais plus vite vous connaitrez du monde, mieux ce sera. Vous arrivez au début d'une période de renouveau, vous avez de la chance, mais une occupation rémunérée devrait vous aider à surmonter certaines choses très rapidement. Alors, que vous plairait-il de faire?

*Ryan avait l'air d'un garçon honnête et travailleur, le Tsar lui accorderait toute place qu'il demanderait.*

Gabriele sourit, elle était heureuse de voir qu'Artur était toujours le même, à défendre la veuve et l'orphelin, même si ce n'était pas très plaisant de jouer le rôle de la veuve... Oui, elle était déterminée. Pourquoi avoir quitter l'Angleterre sinon? Bon, il y avait tout un tas de raisons, mais Ryan était la principale.

- Très bien, il me semble savoir que la brasserie de Saint Petersbourg est sans patron depuis quelques temps, je vous laisse le soin de la retaper, elle en a besoin. Et toi Gabriele, as tu une idée de ce que tu vas faire ici? Sinon je te proposerai bien de partager l'éducation de Grigoryi avec Ermolai. Il a besoin de précepteurs et si Ermolai s'occupe de son éducation politique, il lui faudrait aussi une éducation plus classique, des langues étrangères, de la littérature, de la musique,... Et tout ce qui te semblera bon de lui enseigner. Qu'en dis-tu?

Gabriele avait reçu une très bonne éducation, à tous niveaux, et ^tre la préceptrice de Grigoryi était un honneur dont elle n'aurait pu rêver. Elle répondit aussitôt, heureuse et soulagée:

-Ce serait plus qu'un plaisir, un véritable honneur! Merci Artur de ce que tu fais pour nous. Merci de tout coeur!

- Mais c'est tout naturel! Je dois te dire néammoins, je le répète, que je ne serai soulagé qu'une fois en possession de la réponse d'Anne d'Angleterre. Si elle exige ton retour en Angleterre, il va être difficle de s'y opposer formellement. Mais ne t'inquiète pas, il lui est aussi très difficile de répondre par la négative à ma missive, elle devrait accepter normalement.

-Je sais, je sais, c'est déjà très gentil de ta part d'avoir essayé. La reine m'aime bien, je crois, nous nous sommes rencontrées à plusieurs reprises et nous nous entendions bien, ce qui me permet d'espérer une réponse dans mon intérêt. Mais tout peut arriver...

- Certes on ne saura vraiment qu'à l'arrivée de sa réponse mais en plus de cela la politique te donne de grandes chances. La reine Anne ne veut pas d'hostilité entre l'empire russe et son royaume. Le fait qu'elle t'aime bien peut faire pencher dans notre sens aussi. Tout ça réunit, ça peut porter ses fruits.

-Oui, je pense bien aussi... Mais après, je sais qu'elle n'aura peut-être pas envie de contrarier mes parents, après tout, ils sont presque de la même famille... Et nul doute qu'elle non plus n'approuvera pas mes choix... Après, reste à savoir si elle les acceptera.

- Si j'étais toi je ne m'inquièterai pas trop du fait de l'amitié de la reine pour ta famille parce qu'après tout, je suis aussi un de ses grands amis et j'ai en plus un poids politique qu'eux n'ont pas. Au fait, il m'est revenu aux oreilles que tu n'aurais pas qu'un seul élève mais trois: Grigoriy, une jeune autrichienne, Gretchen et un petit garçon qui a été ramené par Boleslav, Jacob. Cela te dérange-t-il?

Ca y est, Boleslav était de retour au palais. Il avait longuement hésité à s'y rendre à nouveau une fois le Tsar mort. Il n'avait pas encore pu s'entretenir avec Artur et ne souhaitait pas reporter cet entretien indéfiniment. Il fallait qu'il sache définitivement, c'est pourquoi il frappa trois coups secs à la porte.

*Artur, surpris de voir que quelqu'un d'autrevoulait lui parler, congédia gentiement Gabriele et Ryan. En voyant Boleslav dans la porte lorsqu'il l'ouvrit, il comprit qu'il avait bien fait de faire place libre. Il ne l'avait jamais personnellement rencontré mais il savait que son père le tenait en très haute estime et Artur comptait bien faire honneur à ce grand personnage.*

- Je vous en prie, mettez-vous à l'aise. Vodka? *demanda-t-il en levant de façon suggestive une magnifique carafe en cristal*

Gabriele frappa à la porte et entra rapidement, sans même attendre la réponse. Elle ne faisait que passer. Voyant qu'elle interrompait une conversation de la plus haute importance, elle déposa juste sa lettre sur le bureau et sortit. Il fallait qu'elle se rende à la brasserie, d'urgence...

Cher Artur,

Merci pour ton hospitalité, de tout coeur. Mais je crois que je me suis fourvoyée. Entre Ryan et moi, c'était une folie et l'âge des folies est passé. Je rentre en Angleterre, j'espère que tu ne m'en voudras pas trop. Amicalement,

Gabriele

- Bien sur que oui! Ta place est plus que jamais parmi nous! Je sais que tout est un peu chamboulé en ce moment mais ta présence est bien entendue requise!

- D'accord! C'est une bonne chose! Il vient d'où? Il parle le Russe? Au fait je n'ai plus de preceptrice... Il va me falloir le demander à quelqu'un d'autre... Qu'envisagez-vous pour l'éducation de Jacob? Pas dans les détails, mais en général?

- Bien sur, je vous laisse entièrement libre de mener les affaires que vous juger bon de mener, ce ne sont absolument pas mes affaires, vous êtes libre de faire ce que vous voulez où vous voulez dans ce palais. C'est parfait, il ne me manque plus que quelqu'un pour faire la classe aux petits mais j'ai une petite idée de la personne à laquelle je vais demander ça. Vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que je la choisisse, n'est-ce pas? Si vous voulez la voir avant que je ne l'engage, je vous ferai envoyer un pli pour vous demander de venir la voir cici même. Qu'en pensez vous?

- Si elle accepte, Akilina. Je lui fais une confiance aveugle et vous savez comme je prends grand soin de l'éducation de mon frère. Ce sera une très très bonne institutrice surtout qu'elle est déjà la tutrice de Gretchen d'Autriche! Si la reine d'Autriche lui confie sa fille c'est bien qu'elle est digne de la confiance que je lui accordais déjà. La connaissez vous?