Ermolai n'avait pas un rôle facile: ami du Tsar, il était aussi son bras droit politique. Et dans des cas comme celui-ci, le grand écart habituel devenait quasiment accrobatique. L'ami conseillait d'attendre, de prendre son temps, de faire le deuil à son rythme, le bras droit de se remarier très rapidement. Ermolai savait que le Royaume avait besoin d'une Tsarin, plus que jamais en ces temps difficles. Il lui fallait de la stabilité. Et de belles fêtes, des choses futiles mais brillantes, pétillantes. Il laissa donc l'ami à la porte du bureau et lorsqu'il entra, il n'était plus que le bras droit. Enfin, c'était ce qu'il aurait aimé. La réalité malheureusement était un peu plus complexe...
-Bonjour, Nikolai. Je suis en avance, je crois. Bon, ne tournons pas autour du pot tu sais bien ce que j'ai à te dire: il faut que tu te remaries. C'est urgent pour le royaume, tu le sais. Louison est irremplaçable, je le sais. Et je l'adorais, ça, tu le sais aussi. Mais ça ne change rien au fait que le royaume ne peut attendre plus longtemps.
Il ne regardait pas son ami, de peur de fléchir. Il se saisit d'une liste et la tendit au Tsar:
-Voici les demoiselles que tu dois rencontrer demain. J'ai fait moi même la sélection. Lorelei von Köln, comtesse prussienne de 23 ans, veuve à 21 ans. Oksana Vadimovna, fille de comte, russe, 25 ans. Eugénie de Flandres, fille d'un duc, française, 15 ans. Kristin of Landcastle, anglaise, 45 ans, duchesse veuve depuis cinq ans. Et Lisaveta del Organzo,22ans, comtesse espagnole. Aucune reine, aucune princesse, je sais que tu n'en veux pas. Ce que je comprends assez mal, puique de toutes façons, cette femme, elle sera là pour faire bien dans le décor, pour l'image de marque...