Just a new book

Anushka était trempée jusqu'aux os. Littéralement. Elle s'était prise la plus belle douche de la saison! Comment pouvait-il pleuvoir autant en si peu de temps? Mais ce voyage en ville en valait la peine.

Elle secoua brièvement ses cheveux, histoire de leur faire perdre le maximum de leur eau. La dernière fois, elle avait été totalement distraite par Denis. Cette fois-ci elle trouverait un livre!

Comme à chaque fois, elle posa son indexe sur la tranche des livres, comme s'ils pouvaient lui chuchotter des mots à l'oreille. Perdue dans ses pensées, elle finit par entrer en collision avec quelquechose... ou plutôt quelqu'un.

- Oups, je sui navrée... Je ne vous ai pas trop mouillé?

- Oh, bien. Ca me rassure! Non, ne vous en faites pas... Je ne suis pas en sucre, je survivrais... mais c'est gentil de proposer.

Anushka sourit à l'inconu. Sa première question l'avait faite sourire. Une question pareil, elle ne pouvait pas faire autrement...

- Non, désolée... je viens chercher des crevettes pour faire une paëlla.

Elle marqua une pause avant de continuer, un peu honteuse, mais un grand sourire sur le visage.

- Oui, je sais, j'ai un seus de l'humour décapant... Mais de temps en temps, je fais vraiment rire les gens... une ou deux fois par ans.

Elle espérait ne pas avoir vexé l'homme, qui soit dit en passant, était fort aimable.

- En fait, je cherche quelque chose oui, quelque chose qui change...

Elle reçu l'ouvrage entre ses mains en coupe. Karol Tepeç... Ce nom lui disait quelque chose...

- C'est vous qui avez écrire cela?

Elle regarda le livre comme si c'était une merveille, elle tourna la couverture et feuilleta les premières pages... Sans pour autant les lire. Elle n'était pas capable de commencer un livre, comme cela, devant son auteur, mais elle avait toujours l'impression que les mots lui parlaient sans qu'elle ai à les lire tout de suite...

- Ma parole, c'est impressionant... Vous allez me trouver stupide, mais à force de lire, on tend à penser que les livres sont leurs propres maitres, comme s'ils avaient leur propre âme. On oublie les hommes derrière... c'est domage.

hj: c'est quoi le titre ?

- Oh, pardon, je n'ai pas toute ma tête ces derniers temps... Anushka Gavrilovna... Enfin, bientôt Valakovna... Je travaille aux cuisines palais, entre autre. Et je me ferais un plaisir de vous dire ce que j'en pense.

Horreur à Bucarest Cela promtettait. Au final, c'était exctement ce qu'elle cherchait.

- Le titre me donne envie. J'avais envie de quelque chose qui changeait... je sens que je vais aimer... Bucarest. Ce n'est pas tout près. Pourquoi Bucarest?

L'idée était assez interressante. Et très logique.

- J'admet que plus je connais Saint-Petersbourg plus je suis effrayée par le potentiel de cette ville. Capable du pire comme du meilleur... mais le pire fait toujours plus peur. Je vois que ce livre est tout neuf... En avez vous un autre en préparation?

Anushka était une passionée de livres... le seul problème était qu'elle n'en n'avait pas toujours le temps, mais elle était capable d'en lire un en une nuit une fois plongée dedans.

Là, elle était perplexe.

- Dans l'ensemble, oui, mais j'ai peur de ne pas être d'accord. La fin ne justifie pas les moyens... Le plus interressant dans un livre, c'est rarement la fin. La fin est comme le début, c'est un jalon. Alors que ce qui est interressant c'est de savoir comment l'histoire évolue, comment les personnages, les lieux changent au gré des péritpéties. Parce qu'un livre, c'est comme une vie. Entre la naissance et la mort... il y a beaucoup de choses qui sont nettement plus interessantes que ces deux étapes certes capitales. Ou alors je ne vous ai pas bien comprie, et vous vouliez dire que la fin était là pour justifier les péripéties, et leur permettre de ses réaliser...

Anushka n'était pas bien certaine de comprendre non plus ce qu'elle voulait dire.

- Vous avez raison, mais au final, si on regarde bien, un bon livre a un bon début, de bonnes péripéties, et une bonne fin ! Un livre est comme un tableau, tout doit être parfait, on ne peut pas se contenter d'à peu près à aucun niveau. Certains le font, mais ce n'est pas convenable, ni pour le livre, ni pour le lecteur. une fin grandiose est de peu d'effet si on s'ennuie pendant les 300 pages du milieu. Souvent, on en finit même par lacher le livre. La fin doit être l'apothéose de péripéties passionnantes.

Anushka rougit. Elle avait tendance à s'emporter lorsqu'on parlait littérature, et elle ne savait plus où s'arrêter.

- Oui, désolée... Je sais que j'en attend parfois de trop, mais dans l'essemble, j'ai des goûts simples. Tout ce que j'attends d'un livre est qu'il m'emmêne avec lui, qu'il me fasse réfléchir, rêver, frissoner, qu'il me surprenne. Je vous dirais sincèrement ce que je pense de votre livre... c'est promis. Mais dites-moi, en tant qu'auteur, qu'attendez-vous d'un livre?

Anushka caressa distraitement le titre en relief du roman. Horreur à Bucarest.

- Alors j'imagine que vous avez de sombres pensés qui tourmentent votre âme... Au moins, vous avez trouvé un moyen de vivre avec.

Puis elle reprit d'un ton léger, se doutant que l'écrivain n'allait pas aborder les démons de son âme et de sa conscience avec une totale étrangère, et ne voulant pas qu'il se sente obligé de le faire.

- Cependant, je ne savais pas que vous étiez le propriétaire! Remarquez, j'aurais dû me douter qu'il n'est pas coutume pour les auteurs de trainer dans les libraires où l'on vend leurs livres. C'est une riche idée que vous avez eu, et assez pleine d'abnégation je dois dire... de monter une librairie, où vos livres, mais aussi évidemment ceux des autres sont disponibles. Cela doit vraiment être votre passion! Votre liberté... Tout le monde n'a pas l'idée ou la capacité de se tourner vers les livres. Bon, il existe aussi des alternatives... En plus de la lecture, il est vrai que les tracas s'effacent très souvent quand je cuisine ou que je m'occupe des chevaux. Je sais, ce sont des activité assez différentes, mais les deux établissent une certaine connexion, oblige à se concentrer et à s'oublier.