De retour à la maison

*Bijou fut tirée de sa manucure par la douce et mélodieuse voix de celui qu'elle appelait affectueusement son Maquereau. Elle se leva, s'étira, et se planta devant lui. Comme à son habitude lorsqu'ils n'étaient pas overts, elle ne portait que des porte-jartelles et un maillot de corps. Pratique et sexy.*

- Ouais?

- Venir bosser ici? En tant que quoi? Pute ou...?

*Bijou se doutait que ce n'était pas en tant que lectrice de la Bible, mais elle se demandait ce que son patron voulait à une pauvre fille à peine rencontrée dans la rue...*

- Elle est comment, cette nana?

hj: j'utilise volontairement un langage moins châtié que pour la Cour

- Elle est très jolie. Mais dans l'immédiat, je veux juste savoir à quel genre de personne je m'attaque, si c'est un trop gros morceau ou qu'il y a un quelquonque risque, je ne la prendrai pas. Mais elle est intriguante, elle n'est pas noble, j'en suis sur. On verra bien ce qu'elle fera si elle vient travailler ici, mais c'est à plus long terme.

hj: et moi, un vocabulaire tout à fait normal ^^ , il est en représentation les trois quart de sa vie, alorsl'autre quart, il essaye de ne pas trop se laisser aller.

- Ok boss, je m'en occupe de cette poulette! Je la reconnais comment moi? Je la trouve au marché encore ou bien?

*Bijou n'était pas une fille farouche et elle aimait le contact avec les gens. Elle ne voyait ps ce qu'il y avait de mal à faire du racolage et à essayer de recruter des filles. C'était sa vie et ça lui convenait à merveille alors pourquoi en serait-il autrement des autres? Quand on avait un toit et à manger, c'était bien le mieux qu'on pouvait avoir dans la vie après tout!*

- Merci boss! Je grapille les infos et je viens te les servir avant l'ouverture. A tout à l'heure!

*Sur ces mots, elle enfile de quoi paraitre correcte et attache ses cheveux avant de sortir.*

Milady entra dans le bar à ce moment là. Elle venait de terminer avec Boris. Ce sacré Boris qui se serait trainé à genoux devant Roksana si seulement elle avait bien voulu faire de lui son amant officiel. Enfin, elle, que Roksana refuse de s'enfermer avec lui, ça l'arrangeait: ça lui faisait du fric. Elle sourit à Bijou et Denis, tirant Boris par sa chemise encore ouverte:

-Alors, qu'est-ce qu'on complote par ici?

Elle hocha la tête:

-Oui, super! Mais tu connais Boris, doux comme un agneau et toujours à courir après Roksana... Il se fait du mal, le pauvre! J'ai pitié de lui...

Elle ajouta:

-C'est quoi comme mission?

-Hum, je vois... Et tu veux lui offrir une place ici? Elle ne risque pas de mal le prendre? Mais Bijou est sutile, je suis sûre qu'elle te la ramènera et te la mettra entre les griffes! File moi de la vodka, s'il te plait, je suis déssechée!

Boris était très doux mais très vaillant aussi au lit, elle était assoifée. Elle sourit en repensant à son étreinte avec lui: un homme bien, mais complètement en dehors des réalités! Il voulait qu'elle s'amuse aussi mais bon sang, elle était payée pour le faire avec lui, quelle importance qu'elle s'amuse!?

Rurik poussa les portes de son lieu de débauche préféré. Il n'avait jamais été marrié, mais il n'avait jamais été en manque de quoi que ce fut. Faites l'amour, pas la guerre, telle était sa devise.

- Bien le bonjour Denis! Tendre Milady... Comment vont les affaires aujourd'hui?

Cet endroit le mettait toujours d'excellente humeur.

-Rurik quelle bonne surprise!

Encore un homme bien, décidément, c'était la journée! Elle s'avança vers lui et lui tendit un verre de vodka, un grand sourire aux lèvres. Elle lui fit un clin d'oeil et lui embrassa la joue, charmeuse, juste entre entre la pomette et l'oreille, là où la peau est la plus sensible et où la moindre pression donne des frissons dans tout le corps. Il avait le droit à ce genre d'à côtés, de privilèges: il était un bon client mais surtout un homme gentil qu'elle appréciait.

Rusik se tenait apuyé contre le chambranle de la porte.

- Désolé mon vieux, mais tu es sourd comme un pot! Et oui, je veux bien une bierre. Il n'est pas encore l'heure de la vodka pour moi.

Il reluqua Milady un instant. C'était vraiment un beau brin de fille...

- Je ne veux pas dire, mais tu devrais penser à redécorer... Avec tout l'argent que je te donne, tu devrais en avoir les moyens!

Rurik renifla.

- Oui, tout dépend du goût... Enfin, dis-moi un peu quelles sont les nouvelles? Mais surtout, comment se porte mon Bijou?

Il parlait de toutes sortes de nouvelles. Nouvelles histoires, nouvelles filles, nouvelles bouteilles...

A la nouvelle de l'absence de Bijou, Rurik sentit toute la morosité de la journée lui revenir en plein dans la face.

- Que vais-je faire sans Bijou? Tu sais que je t'apprécies, mais ce n'est pas pour tes beaux yeux que je viens ici... Mais bon, si tu dis qu'elle reviens pour ce soir, je crois que je ne peux faire autrement que d'y aller! Tu as aussi amélioré le menu? Non, parce que la dernière fois, je ne veux pas dire, mais bon...

- Bien, de la bonne vodka, une charmante compagnie, une nourriture mangeable, c'est tout ce que je demande. Avec un peu de musique, ce serait le rêve. Mais si tu pouvais me promettre de me garder Bijou de côté pour ce soir... je t'en serrais extrèmement reconaissant.

Il décrocha habilement une petite bourse de sa ceinture qu'il déposa dans la main de Denis avec toute l'extravagance de sa fortune. Rurik était prêt à beaucoup pour voir Bijou et ce n'était pas la monaie qui manquait, alors autant qu'elle finisse dans les poches de Denis et des filles, plutôt que d'un autre.

- Oui, j'imagine que te petites affaires doivent bien marcher... ça nous promets des jours heureux! Je suis curieux de voir ce que tu nous réserve mon ami. Enfin, je sais parfaitement que tu ne vas rien me dire, alors pas la peine de te cuisiner... Je t'abandonnes. Passe le bonjour à mon Bijou quand tu la verras... et à ce soir mon ami! A ce soir!

Et sans demander son reste, Rurik reprit le chemin de la sortie, impatient de revenir.