Achats matinaux

Il était six heures, le marché venait de finir de s'installer. Roksana ne pouvait venir qu'à cette heure matinale, ensuite, elle devait gagner son pain. Sa vie serait plus régulièe si elleétait engagée au théâtre. Mais bon, sa vie n'était pas si mal, après tout! Elle avait des amis, elle avait Lev, toujours à ses côtés, Tigui, toujours près d'elle aussi, et elle gagnait toujours de quoi manger à sa faim et nourrir très convenablement ses deux animaux. Oui, la vie aurait pu être pire. Et elle l'avait été. Mais elle ne voulait pas se souvenir du passé douloureux. Elle s'approcha du boulanger, Karl:

-Salut! Comment ça va ce matin?
-Mal, Katinka a pleuré toute la nuit, pauvre môme... Fièvre et tout le tralala, Masha est restée près d'elle, ce matin, mais elle va un peu mieux, c'est déjà ça... Qu'est-ce qu'il te faudrait? Pain noir, comme d'hab?

Roksana acquiesca: pauvre Karl, elle lisait l'inquiétude dans son regard, une enfant de cinq ans qui fait de la fièvre, ça inquiète toujours... Beaucoup d'enfants mourraient jeunes à cause d'une poussée de température... Elle dit, pour le consoler:

-Oh elle est résistante!

Une jolie petite demoiselle, blonde comme son père, les yeux verts comme sa mère...

-Je passerai vous voir dans la soirée!

Sofia sortait un peu en ville, elle vit une jeune femme.
Elle alla à sa rencontre.

-Bonjour Madame, il me semble vous avoir vu à la brasserie hier.

Elle lui sourit.

Roksana se souvenait bien de la jeune femme, un tel visage, une telle silhouette, ça ne s'oubliait pas. Elle portait son rang sur elle, cette jeune demoiselle. Elle répondit, simplement:

-Oui, je m'en souviens. Je peux être indiscrète? Vous êtes noble pas vrai? Pourquoi vous venez ici en personne? Et surtout sans accompagnateur? C'est dangereux, vous savez... Vous risquez de vous faire détrousser, ou pire...

Elle pensait au viol, tout bêtement. Mais il était un peu tôt dans la matinée pour parler de choses si crues. Pourant, avec son visage d'ange, elle risquait gros. Ca se voyait comme le nez au milieu de la figure qu'elle ne pourrait se défendre, en cas d'agression.

-Je vis au palais oui mais je ne connait plus mon passé. Ne vous en faites j'ai une arme sur moi.

En effet elle sortait jamais sans.

-Votre spectacle fut magnifique

-C'est gentil à vous, merci, je suis contente que mon spectacle vous ait plu. Mais je persiste: vous êtes armée, mais sauriez vous vous défendre contre cinq ou six hommes armés d'un couteau, seule? J'en doute...

En fait, elle n'en doutait pas, elle était sûre de la fin de l'histoire... Les bandits ne se déplaçaient jamais seuls et une jolie petite jeune fille comme elle... Pour eux, c'était pain béni... Ils auraient vite fait de l'immobiliser et alors... Et puis la demoiselle faisait trop vite confiance aux gens, cela se sentait, qu'elle avait toujours été entourée de gens qui voulaient son bien... Elle la connaissait à peine et lui racontait des choses intimes, comme son manque de souvenirs. Si elle avait été intéressée ou simplement l'un de ces nombreux appats au service de bandits, elle aurait joué de cette information cruciale pour lui nuire. Elle lui dit donc, parce qu'elle ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose de fâcheux:

-Mademoiselle, ne faites pas tant confiance aux gens. Ils peuvent nuire si facilement... Qu'en savez vous, si je ne suis pas l'un de ces bandits dont je vous parle?

Il ne falait pas sous-estimé la jeune femme.
Peut étre elle avait perdu la mémoire, mais elle préfére son présent que ce passé qui l'a trouble.

-Sa ce voit

Elle porta au moins plusieurs armes sur elle donc une dague à sa jarretiére.

Anushka était encore un peu mal à l'aise avec le fait d'afficher leur histoire au grand jour... Elle profitait sans trop de gêne en ville, ce n'était pas la cour.

C'est pourquoi elle fut surprise de reconnaitre la fiancée d'Artur en pleine conversation avec une autre femme magnifique, mais vaguement inquiétante. Aparemment Vlad les connaissait, ce qui forca sa curiosité. Elle n'était pas certaine d'apprécier le fait qu'il ait un rendez-vous avec la jolie brune...

Roksana hocha la tête: cette jeune femme n'était absolument pas prudene et si elle continuait, il allait lui arriver malheur. Qu'est-ce qu'une jeune fille de Cour face à un groupe d'hommes en mal de pouvoir, armés jusques aux dents?

-Ca se voit peut-être, mais vous savez, je suis comédienne. Je peux vous faire croire n'importe quoi. Si je vous dis que je suis un homme, ou même une petite fille, vous y croirez. C'est mon métier. Et les appâts sont souvent des comédiennes, comme moi. Je ne vous veux aucun mal, mais je réitère: ne sortez plus seule. Surtout de si bon matin, quand les rues sont désertes.

Elle sourit au couple qui venait d'arriver:

-Bonjour!

Elle aimait beaucoup Vlad, cétait un homme qui avait le coeur sur la main et qui, bien que la connaissant de la veile, l'avait déjà plus aidée que pas mal de gens qu'elle connaissait depuis des lustres.
Elle sourit à la jolie jeune fille qui l'accompagnait, son amie (hj:dans le sens petite amie) à n'en point douter.

-Enchantée, mademoiselle.

Elle se tourna vers Vlad:

-Roksana, je m'appelle Roksana! Et vous?

Elle s'adressait autant à Vlad qu'à Anushka.

- Je suis Anushka. Je travaille comme domestique aux cuisine du château... entre autre.

Elle avait perdu le compte de tout ce qu'elle faisait, mais son occupation générale restait les cuisines.

- Vous êtes commédienne? Vous jouez dans un théatre ou...

Anushka adorait le théatre. C'était un milieu qui l'avait toujours fasciné depuis qu'elle savait lire. Le grand sourire que lui avait adressé la jeune femme la mettait à l'aise. Mais après tout, elle était commédienne. Elle aurait pu faire passer n'importe quelle émotion. Cependant, elle ne pouvait pas nier qu'elle avait baissé un peu sa garde.

Roksana sourit:

-Mon bienfaiteur s'appelle donc Vlad!

Elle se retint de lui faire un clin d'oeil: la demoiselle à côté de lui était sûrement son amie, elle e voulait pas lui faire de tord pour un simple geste amical de reconnaissance. Elle se tourna vers Anushka:

-Enchantée! Oui, je suis comédienne. Et accrobate et dresseuse d'animaux, entre autres! Danseuse aussi, équilibriste, bref, je fais de tout! Et je passe une audition demain pour le théâtre! Vous aimez ça, le théâtre?

Elle avait remarqué que son visage s'était illuminé lorsqu'elle avait prononcé ce mot.

- J'adore cela! Depuis que je suis ici, je n'ai qu'un seul regret, ne pas avoir vu une vraie pièce de théâtre... J'ai vu un répétition d'une troupe anglaise qui était venue au château, par contre. Mais je n'ai pas vraiment le temps de venir au théatre. Et pourtant, on m'a vanté les qualités du théatre de Saint Petersbourg.

Bon, elle n'avait pas vraiment les moyens non plus, mais elle n'allait pas le crier sur les toits.

- Cela doit être tellement fascinant de voir une pièce qu'on a lue mise en scène... Une vraie mise en scène j'entend.

Elle en avait vu des centaines quand les jumeaux répétaient et jouaient, mais leur petit théatre de campagne n'était pas fameux, et cela même elle pouvait le voir.

-C'est vrai c'est un endroit magnifique! Et j'imagine aussi que voir des pièces dans un tel endroit doit être un vrai plaisir en soi, que la pièce soit bonne ou mauvaise! Mais je dois dire que le temps, et l'argent!, me manqent pour ce genre de distractions!

Elle ne s'embarrassait pas de sous entendus, jamais. Elle disait les choses comme elle les pensait, toujours.

-Mais si un jour tu veux venir voir une pièce sur la place du marché, libre à toi! J'y joue souvent, je serais ravie de t'y voir! Et qui sait, si j'entre au théâtre, je pourrais peut-être t'inviter!

Elle se tourna vers Vlad:

-Si, j'insiste, mon bienfaiteur! Vous me connaissez depuis deux jours et vous proposez illico de m'introduire au palais! Si ce n'est pas le signe d'un mécène, je ne vois pas ce que c'est! Donc j'insiste, je vous suis redevable! D'ailleurs, il me vient une idée: si vous n'avez rien contre les cabanes en bois, ça vous dirait, tous les deux, de venir dîner chez moi, un jour?

Elle savait que la jolie noble devait se sentir exclue, mais une comédienne des rues n'invite pas une demoiselle de la haute société dans une cabane en bois pour venir manger du goulash... C'est comme ça... Elle se serait sentie honteuse, elle qui n'avait peur de rien!, rien que de lui proposer d'entrer dans son quartier...

- Je serais ravie de te voir jouer! Que ce soit au théatre ou dans la rue! Il faut dire que tu as l'un des métiers les plus attirants du monde. Cela fait partie des professions qui sucitent immédiatement une réaction, non? On t'aime ou on te hait, mais on n'est rarement indifférent.

Anushka regardait la jeune femme. Elle avait une façon si détendue et naturelle d'aborder les gens! S'adaptant selon si elle lui parlait à elle ou à Vlad. Roksana avait l'air d'être une sacrée fille!
Elle sentit une pointe de jalousie en entendant qu'il avait proposé une place à l'artiste dès leur première rencontre... Mais c'était tellement du Vlad tout craché qu'elle se raisona.

-C'est gentil,j'espère être prise, vraiment! Jouer das un vrai théâtre! Et promis, vous serz invités à la première!

Elle ajouta:

-C'est vrai, les comédiens sucitent des réactions immédiates. Et c'est ce qui rend le métier difficile. On est jugé. Mais Anushka, tu pourrais aussi t'essayer au théâtre, si tu aimes tant ça! Il suffit d'essayer et surtout de te rendre compte que ce n'est pas toi que les gens voient mais ton personnage! Ton rôle.

Elle sourit:

-Je serais ravie que vous veniez dîner chez moi, tous les deux!

Elle voulait déverouiller la méfiance d'Anushka, elle sentait qu'elle l'appréciait déjà, cette jeune femme brune si particulière. Ce n'était pas parce que Vlad était gentil avec elle que ça changeait quelque chose.

- Bah écoute, si j'arrive à obtenir ma soirée, ce serait avec plaisir. Il me suffira de demande à Stepan, ce ne sera pas trop difficile.[/b]

Roksana avait un charme fou et un abord envoutant qui aurait dû suffire à Anushka pour refuser l'invitations. Mais juger les gens au premier abord était une idiotie qu'elle ne recommencerait plus. Elle jeta un bref coup d'oeil amusé à Vlad avant de continuer.

- En fait, c'est cela le problème... Je n'ai à moi que le temps que je vole. Cela ne me pose rarement d'ennuis, mais je dois avouer que Stepan ne m'aura jamais aussi peu vu que depuis qu'il m'a faite passer au rang d'apprenti! Au fait, veux-tu que l'on t'apporte quelque chose?

Anushka n'avait pas l'intention de de venir les mains vides quoi qu'il arrivâ, mais il était toujours plus judicieux de demander à son hôtesse avant ce dont elle avait besoin.

-Tu travailles dans les cuisines? Je suppose que ce doit être, avec les écuries, l'endroit le moins ennuyeux du palais! Au moins, tu ne vois pas les nobles toute la journée et tu n'as pas à supporter leurs petits airs supérieurs! Mais c'est tout de même le bagne, personnellement, je ne pourrais pas! Je suis très contente de ma situation! Je pense que je travaille tout autant, mais la différence, c'est que c'est moi qui décide...Enfin, travailer au palais a des avantages certains, et non négligeables, on est d'accord! Stepan, c'est le chef cuisinier? Et tu es apprentie!

Elle siffla d'admiration:

-Tu dois être drôlement douée, alors! Je vous préviens tout de suite moi, le repas, c'est pas du grand art! Je cuisine assez moyennement... Je ne sais pas ce que vous pourriez apporter... J'ai tout à la maison... Pourquoi pas le dessert? Je les réussis assez mal, je dois dire!

Roksana sourit et demanda, soudainement:

-Vlad, tu sais danser le tango? J'ai une idée pour ce soir, pour le numéro pour la tsarin mais il me faut un partenaire... Et qui ait vaguement le sens du rythme...

Roksana lui fit un large sourire:

-Je t'adore! Tu es génial! Grace à toi, le spectacle sera parfait!

Elle se retint de se jeter sur lui pour l'embrasser, Anushka n'apprécierait sûrement pas, même si c'était sans sous entendus.

-Si je peux faire quoi que ce soit pour toi ou ton amie pour te rendre la pareille, n'hésite pas, tu auras tout ce que tu veux!