le fameux cheval

*Artur était très anxieux. Il lui fallait absolument un cheval mais ne voulait pas en prendre un pour en prendre un. Si celui là ne convenait pas...*

Irina sentait Artur tendu. Elle n'avait pas quitté son bras depuis qu'ils étaient sortis du Grand Salon, et elle y trouvait un étrange équilibre.

- Tu as dit qu'ils l'avaient ramené d'Amérique! Ce doit vraiment être un cheval étonnant alors... Il faut qu'il soit vraiment patient pour avoir toléré la traversée...

Elle n'était pas très douée pour réconforter les gens, mais au moins, elle pouvait tenter de lui faire dire ce qui le tracassait.

- Oui, j'ai hate de le voir... Tu me diras ce que tu penses de lui?

*Il s'avança devant le box où le cheval l'attendait. Il le trouva magnifique tout de suite.*



- Alors, qu'en penses-tu? D'après ce que je sais, c'est un chaval tranquille mais courageux! Il a indéniablement quelque chose...

Irina lâcha le bras d'Artur et s'avança vers la monture. Elle tendit la main vers le nez du cheval, c'était l'un des contacts qu'elle préfèrait, sa façon à elle de se présenter.

- Bonjour mon beau...

Le cheval lui plaisait particulièrement, et sa robe moucheté la fit largement sourire. Cela la fit penser à Kuolema.

- Il est superbe! Tu devrais le monter pour voir. Il a vraiment l'air extraordinaire.

Artur ne saurait pas si le cheval était fait pour lui avant de l'avoir monté, avant d'avoir établi le premier contacte corporel avec lui.

- Tu as raison, mais je ne le monte qu'à une condition! Que tu m'accompagnes dans ma promenade! Qu'en dis tu? Cela nous permettra de faire encore plus ample connaissance!

*Il avait toujours aimé les lonues promenades à cheval, surtout lorsqu'il était bien accompagné et Irina était de ces compagnies qu'il n'aurait osé rêver. Elle était ce qu'il convenait d'appeler une vraie femme. Comparativement aux petites princesses fades de la Cour qui n'en étaient que de pâles copies.*

Elle lui adressa un regard de soulagement. Il sauvait sa journée à bien des égards.

- Tu n'aurais pas pu me faire une propostion plus alléchante! Je me mourrais d'ennuie dans ce salon bondé, et je rêvais de prendre l'air depuis ce matin! Laisse-moi juste le temps de seller Kuolema et nous sommes partis!

Et avec une vivacité presque enfantine, Irina disparut pour s'occuper de Kuolema, lui expliquant qu'ils allaient partir en promenade pour faire connaissance de Artur et d'un autre cheval. Elle revint aussi rapidement qu'elle le pouvait, déjà en selle.

- Je suis prête! annonça-t-elle joyeuse. Mais je me demandais, que tu le prennes, tu ne veux pas donner un nom à ce cheval? Histoire que j'arrête de l'appeler "cheval" ?

- Eh bien pour tout te dire j'ai pensé à Mato. De là où il vient cela veut dire courageux. Je pense que ça lui ira très bien!

*Artur était lui aussi en selle et il se sentait parfaitement bien. Une promenade avec Irina, sur un cheval aussi agréable, ça ne pouvait que faire un bien fou à sa journée.*

- Je dois t'avouer que je m'ennuyais aussi! J'ai passé la matinée dans les papiers politiques. C'était épuisant. Et il m'en reste tellement à regarder que je me demande si j'aurai fini avant l'an prochain. Parfois je me fais l'impression de ne pas avancer. J'abats un travail colossal mais il en reste toujours...

- Mato? J'aime bien. Ca sonne bien je trouve. Et courrageux, c'est bien pour un cheval!

Elle comenca à avancer doucement pour sortir de l'écurie.

- J'avoue que la politique n'est pas forcément toujours passionant, pourtant de temps à autre, ca peut le devenir. Les affaires courantes ne sont pas passionantes, mais parfois, cela peut devenir un défi. Certains problèmes sont motivants. En revanche, quand on en a partout et personne pour donner un oeil neuf, cela devient vite horrible, surtout quand on n'aime pas cela.

Elle lui sourit.

- J'ai toujours pensé qu'alterner papiers et grand air était assez payant. On profite mieux des deux, on est plus performant...

- Je suis ravie que les affaires d'état de laissent assez de liberté pour que nous passions un peu de temps ensemble.

Irina et Artur étaient visiblement seuls, elle pouvait donc agir sans trop de réserve.

- Interrompu? Oh que non! Tu m'as offert la porte de sortie dont je révais depuis que j'avais pénétré dans le salon. Kuolema me manquait, mais j'étais consciente que je devais passer un peu de temps au milieu des autres. Je...

Elle dû rafermir sa voix pour ne pas perdre le contrôle de ses émotions.

- J'ai décidé de rester un peu plus longtemps que prévu ici. Alors j'ai éstimé dans un moment de folie, qu'il pourrait être utile ou interressant da passer un peu de temps au mlieu des autres... Et heureusement que Lorelei est arrivée accompagnée de cette formidable artiste, parce qu'elle m'a empêcher de mourir d'ennuie et d'étrangler cette poule au piano qui se mêlait de ce qui ne la regardait pas... Ce qui aurait été un terrible faux pas de ma part.

Irina s'était emportée. Il fallait qu'elle bride légérement son mauvais carractère. Si elle voulait vraiment rester ici, elle allait devoir apprendre à mesurer le mépris qu'elle avait pour ces autres femmes, cette sorte d'orgeuil assez mal placé à la Cour de Russie.